La règle des 10 km était un peu juste, il a fallu tricher un petit peu durant le confinement pour effectuer ce « trek » de 14 km de verdure ininterrompu entre les gares de Paris Montparnasse et Massy TGV. Par un temps printanier, c’est un bonheur d’explorer le sud des Hauts-de-Seine jusqu’en Essonne, au-dessus du TGV Atlantique. Voici l’histoire et les secrets de la Coulée Verte du Sud Parisien, qui devait être à l’origine une autoroute à six voies…

La coulée verte, voilà une expression qui parle d’elle-même, pas la peine d’entrer dans les détails… Par contre, entendons-nous bien : quand on habite la capitale, on pense d’emblée à la Coulée Verte René-Dumont, qui traverse le 12ème arrondissement, de l’Opéra-Bastille jusqu’au jardin de Reuilly. La promenade suit sur 4,7 km le tracé de la ligne de Vincennes, une ancienne voie ferroviaire abandonnée en 1969.
Nous allons ici nous intéresser à une autre coulée verte, celle du sud parisien, qui suit elle aussi une ligne de chemin de fer, sauf qu’elle n’est pas désaffectée, puisqu’il s’agît du TGV Atlantique ! Lorsque vous le prenez depuis la gare Montparnasse, faites bien attention, rapidement après le départ, le train s’enfonce dans un interminable tunnel qui débouche à la sortie de l’agglomération parisienne. Et bien vous venez de passer sous les 12 km de la Coulée Verte du Sud Parisien, un sentier qui sillonne le sud des Hauts-de-Seine jusqu’en Essonne, de la porte de Vanves à Massy-Palaiseau en passant par Malakoff, Châtillon, Bagneux, Fontenay-aux-Roses, Sceaux, Châtenay-Malabry, Antony et Verrières-le-Buisson. La coulée verte se poursuit sur 2 km au-delà du périphérique en longeant les voies du TGV rue Vercingétorix, jusqu’à la place de Catalogne dans le 14ème arrondissement, le vrai départ de cette balade, à deux pas de la gare Montparnasse.
A l’origine, il s’agissait du tracé de la ligne de chemin de fer Paris-Chartres, mais elle fut rapidement abandonnée. Dans les années 1950, c’est carrément l’autoroute du sud-ouest qui devait passer par ici, une six voies ! Elle devait exploiter la trouée laissée par les travaux inachevés de la ligne de chemin de fer Paris-Chartres. C’est notamment la mobilisation des riverains dans les années 1960 qui finit par l’emporter, on ne leur sera jamais assez reconnaissant ! Le projet est suspendu en 1972 et définitivement abandonné en 1977 par le nouveau maire de Paris, Jacques Chirac. Cette trouée inexploitée pendant des décennies a permis à la végétation de se développer, formant une coulée verte naturelle sur cette bande appartenant toujours à la SNCF. Lorsque la décision fut prise dans les années 1980 de réaliser la ligne du TGV Atlantique, on décida fort heureusement de l’enterrer sous cette bande de verdure. Et voici donc comment depuis son inauguration en 1996, on peut sillonner les 48 hectares de ce poumon vert francilien.
La Coulée Verte du Sud Parisien se matérialise parfaitement lorsque vous zoomez sur la carte. Piétons et cyclistes cohabitent plus ou moins en bonne harmonie, normalement, c’est chacun son espace, mais il y a parfois des accrochages… On croise des familles avec poussettes, des sportifs, des géocacheurs… Chacun cherche son chat, on ne compte plus les avis de recherche placardés sur les troncs d’arbres… Attention, c’est un peu comme un rallye, il y a parfois des virages serrés et de sacrés dénivelés, où des cyclistes déboulent à toute allure ! On passe sous des ponts, sur des passerelles, dans des tunnels aux jolies fresques, et même sous l’autoroute A86 !

Passons à travers les majestueuses colonnes blanches : le square du Cardinal-Wyszynski donne le top départ. Les annonces de la voie féminine de la SNCF parviennent à nos oreilles, preuve que la gare Montparnasse n’est vraiment pas loin ! Petite curiosité sympa de ce square, l’église Notre-Dame du Travail : n’hésitez pas à y entrer, ça vaut le coup d’œil avec ses étonnantes voûtes métalliques ! Pour plus d’explications, c’est juste ici :



La promenade des Vallons de la Bièvre

Au début, c’est très urbanisé, si bien que l’on perd parfois le fil de la coulée verte, qui se faufile à travers les immeubles. Puis au fur et à mesure que l’on s’éloigne de la capitale, la verdure prend le dessus et l’ambiance devient de plus en plus champêtre.











La Coulée Verte traverse des squares, des jardins, des parcs, des prairies fleuries et longe des lieux prestigieux comme le parc de Sceaux, où une superbe perspective du château s’offre à vous au niveau de Chatenay Malabry.










Nicolas, très bon article je trouve, on découvre l’histoire de cette coulee verte, son chemin, ces découvertes d hier et d aujourd’hui.
Bravo
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Qui a dit que la région parisienne est saturée de béton et que les gens y sont stressés ?
Voici ici la démonstration de l’inverse !
Il existe comme ici des endroits de pure campagne et de paix !
Merci à Nicolas Pelé pour cet article !
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Super Nicolas , je garde précieusement cette idée de balade ….
A l’arrivée y a t’il des vélos en location pour le retour ?
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Bonjour, non, il n’y a rien du tout, il faudra que vous veniez avec votre vélo ! Sinon, à pied c’est pas mal aussi 🙂
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Merci Nicolas. Excellente initiative et belle réalisation. Tu donnes envie d’investir cette promenade à pied ou à vélo.
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@Thieulot : les vélos électriques Zoov peuvent verre empruntés de Massy à Sceaux. Depuis Sceaux, les Velib peuvent être empruntés jusqu’à Paris 🙂
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magnifique article sur la coulée verte. Même quand on la prend tous les jours, on ne s’en lasse pas !
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